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5 juin 2008 4 05 /06 /juin /2008 00:00
Pour travailler Shakespeare à travers l'improvisation, il existe nombre de références et de livres. Voici quelques conseils rapides... "Tous vos choix de personnages vous entraînent à un tel engagement qu'ils sont toujours entre vie et mort. Exemple: Vous aimez tellement que vous pourriez en mourir. Vous ouvrez une porte, comme si cette action était l'action la plus importante en ce monde. Poussez vos émotions jusqu'à l'extrême... Les phrases de Shakespeare sont étrangement structurés, il a tendance à placer le sujet et les verbes autrement que ce que nous faisons aujourd'hui. Lisez Shakespeare à haute voix et imprégnez-vous de son style. Essayez de ne pas systématiquement utiliser des rois. Prenez des ducs, histoire de garder le roi pour la fin si nécessaire." Jean-Michel Déprats, auteur des dernières traductions pour la Pléiade écrit:"Sur le plan textuel, "notre" Shakespeare a un parler plus rocailleux, plus abrupt et plus rugueux que celui des décennies précédentes. Une des caractéristiques majeures des traductions des décennies et des siècles précédents était d'édulcorer, parfois de censurer ce qui renvoie au corps, aux fonctions corporelles, notamment à la sexualité. C'est tout le problème de la traduction de l'obscénité. L'occultation de cette donnée-là est systématique dans les traductions de François-Victor Hugo. Aujourd'hui, on aurait plutôt tendance à les suraccentuer comme à mettre en relief les termes crus."
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25 mai 2008 7 25 /05 /mai /2008 00:00
Le risque, le frisson de la page blanche sont parmi les moteurs qui devraient nous entraîner dans la danse de l'impro. Pourtant, nous aimons peu l'embarras et le sentiment de perte de nos repères. Les improvisateurs font parfois tout pour blinder le spectacle et annihiler le risque. Nous aimons l'impro, surtout l'impro qui tourne comme sur des roulettes, celle qui donne le sentiment d'avoir été écrite à l'avance. Nous cherchons à ce que tout semble s'enchaîner comme mû par une invisible mécanique. Lorsqu'apparaît l'embarras, le véritable affrontement avec le vide, le rouge nous monte aux joues. L'ombre de l'échec nous assaille. Nous sommes tel l'acteur qui a un blanc, oubliant son texte. Nous avons peur du ridicule et de perdre notre superbe. Pourtant, n'y-a-t'il pas là une source de véritable et authentique improvisation? Si nous aimons les risques tant que cela, nous émérites Improvisateurs avec un grand I, nous devrions goûter ces étranges moments où le sol semble se dérober sous nos pieds. Même au cours d'un spectacle improvisé où tout semble se dérouler parfaitement, l'improvisation avec son cortège de surprises peut nous faire des croche-pieds. Nous devrions recevoir ces espaces béants comme un cadeau de la fée de l'impro et non comme un échec potentiel. Nous devrions goûter à ce miracle et accueillir ces dérobades -pour les surmonter parfois tel un véritable héros de l'impro- comme un miracle plutôt que comme une descente aux enfers.
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15 mai 2008 4 15 /05 /mai /2008 00:00
Qui n'a pas essuyé un regard noir lors d'une improvisation? Qui ne s'est pas retrouvé en face d'un joueur qui, surprenant notre faute, la petite violation d'un principe de l'impro, porte un regard lourd de jugement sur notre jeu, voire émet une réflexion déguisée en cours de celui-ci. -"Comment tu n'as pas compris, ce que j'ai dit? Dois-je le répéter?" -"Pourquoi refuses-tu? Je n'arrête pas de faire des propositions et toi, tu passes outre!" Les principes de l'impro sont un peu comme un manuel de savoir-vivre sur scène. Dans cette société ainsi codée, une entorse aux règles de base est parfois mal perçue. Pour avoir considéré que la règle était plus importante que la scène et que la relation entre les joueurs valait bien une bonne petite leçon, le joueur qui s'irrite est telle une concierge acariâtre. Il voit rouge parce que son partenaire n'a pas mis les patins en entrant dans l'appartement. En grand inquisiteur, s'arrogeant le droit de juger, il ferme ainsi plus de portes qu'il n'en ouvre. Penser aux régles, c'est bien, mais en dehors de la scéne, c'est mieux! Celle-ci ne requiert qu'engagement et présence de l'acteur, mais pas de jugement!
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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 00:00

 

Un produit... dérivé de l'impro: le Battle de Vannes. Pour les fans du théâtre bien léché que nous, improvisateurs, sommes parfois, le "Battle de Vannes" peut paraître étrange. La vulgarité n'est pas obligatoire, elle survient lorsque le jouteur manque d'inspiration. De plus, celui-ci prend le risque de se mettre le public à dos. Les régles du jeu offrent peu de moyens de construire et de se nourrir de l'environnement et de son partenaire. (il est interdit de répliquer sur le physique et les vêtements de son partenaire). La seule solution étant de rebondir sur ce que vient de dire l'autre, et d'être attentif au moindre détail. (L'exercice du "Oui et" vient immédiatement à l'esprit) Celui qui y arrivera gagnera à ce jeu. En attendant les jouteurs peuvent mitonner leurs répliques avant le spectacle ce qui laisse moins de place à la véritable improvisation. Voici quelques exercices extraits du Manuel d'improvisation théâtrale pour les bateleurs qui voudraient travailler leurs sens de la réplique. Il en existe bien d'autres... * Match d'insultes (p102) * Les érudits (p104) * Proverbes associés (p105) * Mot lancé (p106) * Enumérations (p107) * Le Goaler (p108) adapté ainsi Joueur A : Tu es... Joueur B : parce que/Oui et/ cela signifie que/ Je sais... * Expert (p114 ) * Immobile (p116) * Traducteur (p116) adapté à des répliques courtes * Bataille d'arguments (p118): choisir un sujet de polémique. Prendre une position pour ou contre. Avancer ses arguments une phrase ou deux pas plus et répliquer telle une partie de ping-pong. * Oui et (p119): démarrer chacune de ses phrases par oui et... La clé de la répartie consiste à s'appuyer sur l'argumentation de l'autre et de la retourner contre lui. Idée : tester le "Oui ou"... * C'est Mardi (p120) : sur une à deux phrases puis redonner le lead au partenaire sur un mot * Hypnotisme Colombien (p121) ou Miroir * Doublage : (p123) * Accessoires : (p124) Utiliser un accessoire de manière insolite pendant quelques secondes. Recommencer tant qu'il reste des idées. * Le goût du détail (p135) : "Boire un jus d'orange" plûtot que "boire un verre". * Et après (p137) Adapter de réplique en réplique * Vengeance (p140) * Rimes (p141) Plus quelques-uns dans la même veine... * Avoir une conversation sur la base d'un champ lexical spécifique : la cuisine, le sport... * Au centre du cercle, le jouteur B réplique à toutes les affirmations avec le mot "parce que" qui lui sont lancées par le cercle. A : Tu as l'air triste ... B Parce que j'ai perdu au loto
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12 avril 2008 6 12 /04 /avril /2008 00:00
Réjouissons-nous d'un nouveau blog né de l'association d'animateurs de blogs existants. Tenir un blog demande du travail et du temps. J'avoue que chaque mois, je me pose la question de continuer. Mais bientôt, l'urgence d'un nouveau message à partager avec l'humanité improvisatrice me tire de ma torpeur. Les blogs sont éphémères. Il est difficile de maintenir un tel engagement très longtemps. La vie nous fait papillonner vers d'autres sujets. Les auteurs sont souvent bénévoles, mus par l'unique passion. Le cimetière des blogs est plein de projets que le temps aura laminé. Bienvenue et longue vie au Caucus!
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10 mars 2008 1 10 /03 /mars /2008 00:00
J'avais publié il y a quelques années, une liste de catégories basiques pour les matchs d'impro. On trouvera ci-dessous les catégories "A la manière de" puis une liste plus générale.  Outre nombre d'auteurs peu connus en Europe, on trouve quelques auteurs originaux et complexes comme : Jarry, Genêt, Ibsen, Pinter, Pirandello, Oscar Wilde...
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25 février 2008 1 25 /02 /février /2008 00:00
Pour les entraîneurs d'impro, voici quelques propositions de machine à réaliser faites par Valère Novarina dans l'Acte Inconnu: La machine à raccourcir l'alphabet, la machine à tromper les chiffres, la machine à suivre les nombres, la machine à connaître le bien et le mal, la machine à stagner dans toutes les directions, la machine à aimer la mort, la machine à songer l'homme, la machine à singer l'animal, la machine à béatifier Dieu.
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10 février 2008 7 10 /02 /février /2008 00:00
Steve Jarand travaille depuis quelques années avec Keith Johnstone. Il est une des personnes qui portera le flambeau dans les années à venir de la vision de l'improvisation selon Keith Johnstone. Dans les dernières pages du livre "Impro" de Keith Johnstone, il subsiste un chapitre moins connu intitulé "masques et transe". C'est dans ce domaine que Steve Jarand excelle. La technique du masque qu'il nous propose est entièrement basée sur la spontanéité. L'acteur choisit un masque parmi la vingtaine de sa fabrication, affichant un insolite rictus sur une table. Dos au public, l'improvisateur met le masque sur sa tête, ayant bien soin de ne pas laisser entrevoir la peau au-dessus de son front. Le masque s'arrête au-dessus des joues de manière à laisser entrevoir la bouche. L'acteur se retourne et fait face à Steve. Après quelques secondes de concentration, celui-ci élève un miroir à hauteur du masque de façon à ce que l'acteur-masque puisse se découvrir brusquement dans le reflet. Le plus rapidement possible, le masque-acteur émet un son correspondant à sa première impression et amplifie le son ainsi que l'attitude correspondante.
"Many actors report "split" states of consciousness, or amnesias,; they speak of their body acting automatically, or as being inhabited by the character they are playing." Dès qu'il apparaît à Steve que le masque commence à réfléchir ou que l'acteur prenne le pas sur le masque, Steve demande d'enlever le masque "take off the mask!" afin de préserver sa magie. Le masque dès qu'il s'éveille, dès qu'il commence à se découvrir, est un sauvageon qui a tout à apprendre. Les improvisations qui suivent permettent au masque d'apprendre et d'appréhender son existence en tant que masque, supporté par l'expression d'un acteur vivant. Si le masque est masque, il ne vous parlera pas de la pluie et du beau temps, il réagira comme un enfant sauvage et il vous faudra, à vous acteur qui jouait sans porter de masque, l'apprivoiser et le faire progresser dans ses premiers pas dans le monde des vivants. Lui apprendre à parler, à manger, à jouer. L'acteur-improvisateur lâche prise (ce n'est pas chose facile) et le masque le possède. La spontanéité est ainsi une technique clé permettant au masque de se dévoiler. Le masque ne fait pas semblant. Il expérimente réellement. Il est une éponge. Le masque n'est pas un objet de consommation pour un acteur. Si le masque prend possession de l'acteur, il est difficile d'envisager de changer de masque comme de chemise. Ainsi, il est aisé de comprendre pourquoi les acteurs de la commedia dell'arte gardaient leur masque toute une vie et n'en changeaient pratiquement jamais. L'authenticité de leur personnage en dépendait totalement. D'une certaine manière, le travail de Keith Johnstone, soutenu par l'attention extrême de Steve, qui, à juste titre, se moque comme d'une guigne du passé, ne fait aucunement référence à la commedia dell'arte. Il est néanmoins, sans s'y enferrer, dans la droite ligne de cet héritage qui marque profondément l'histoire du théâtre. A propos d'un stage organisé par les Improfessionals....
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1 février 2008 5 01 /02 /février /2008 00:00
Voici un modèle (de ma fabrication) pour tenter de mieux comprendre le phénomène mystérieux de l'improvisation. Le modèle affiche le lien entre l'intensité de la prise de risque et celle de l'écoute. Il se compose de six zones. 1. Savoir faire C'est la zone des techniques de base de l'impro, la zone de tâtonnement où œuvre le plus souvent le débutant, où se développe la maîtrise du jeu. Les violations des principes de l’impro s’opèrent dans cette zone: refus, trop-plein d’offres, questionnement intempestif, retard de jeu… 2. Confort C’est la zone où l’improvisateur maîtrisant les techniques de base, se sent en relative confiance lorsqu’il monte sur scène. Cette zone est aussi une zone de sauvegarde lorsque l’improvisateur en manque d’inspiration interprète par exemple un type de personnage qu’il maîtrise. C’est la zone où l’improvisateur prend un minimum de risque pour paraître à son avantage, la zone où il joue pour un casting virtuel ou un «comité d’approbation ». 3. Contrôle Dans cette zone, l’improvisateur désire contrôler la scène. Il mène le jeu et il prend l’initiative. C’est dans cette zone que se déroule notamment l’impro supplémentaire du match d’impro. Elle peut se caractériser par une bonne construction mais peu d’écoute puisque qu’une partie des joueurs tente de prendre totalement le jeu à son compte. 4. Etat de grâce C’est la zone de lâcher-prise, mais où l’impro semble se dérouler comme si elle avait été écrite à l’avance. Les acteurs s’accordent sans heurt, dans le moment présent. Inspirés par la fée de l’impro, ils tentent des expériences qui sortent des sentiers battus. 5. Vulnérabilité L’improvisateur prend trop de risques sans pouvoir les assumer. La pression est trop grande, il veut trop bien faire ou bien il manque d’écoute ce qui le met en porte à faux par rapport au jeu. C’est la zone qui suscite le plus de crainte et où parfois, le joueur se "brûle les ailes". 6. Exploration C’est la zone où l’improvisateur va en dehors de ses limites. Il ne peut aller au bout de son projet. Il tente quelque-chose de nouveau mais hélas la tentative échoue partiellement, mais elle reste prometteuse. Dans ce modèle, remarquons la proximité de l’état de grâce et des zones d’exploration ou de vulnérabilité. Ces zones sont caractéristiques d'un risque mal géré. La zone de vulnérabilité est celle que craint le plus l'improvisateur. Insister sur la zone de contrôle est aussi une manière d'éviter sa zone de vulnérabilité. La zone d’apprentissage va du jaune au rouge (1-3-4-5-6). Que voudrait dire prendre un risque? C’est ne pas anticiper. Ne pas trop jouer sur ses propres ficelles. Tenter des choses que l’on a jamais réalisées en public… L’improvisateur est soumis à un paradoxe : augmenter sa zone de confort par la pratique et être amené à prendre de plus en plus de risques s’il ne veut pas se répéter, s'il ne veut pas exercer constamment dans sa zone de confort, source de répétition… Lors d’un spectacle d’impro, on cherche à exercer dans la zone dite cible, afin d’assurer au minimum le spectacle. L’état de grâce ne se décide pas, au mieux il se provoque, c'est la cerise sur le gâteau.
modèle_Risque_Ecoute
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15 décembre 2007 6 15 /12 /décembre /2007 17:50
Je rencontre souvent des improvisateurs (le profil type est 3 à 4 ans d'impro et plûtot doué). Ils commencent à douter de vouloir prolonger leur pratique de l'improvisation et les premières affres de l'ennui apparaissent. Il leur semble difficile de continuer à évoluer. Ils ont l'impression d'avoir fait le tour de ce que l'improvisation peut leur apporter. Cela est paradoxal, l'improvisateur découragé est comme un promeneur égaré dans l'immensité de la montagne montrant des signes de claustrophobie. Ce syndrome montre combien l'improvisateur ne peut se suffire à lui-même, que la spontanéité n'est pas tout et combien il lui est nécessaire d'être à l'écoute du monde afin de se régénérer. Pour éviter ce syndrome, deux voies me semblent donc à explorer pour l'improvisateur face au mur de l'ennui. L'improvisateur doit privilégier l'écoute. Il doit cesser de mettre son moi en avant. Ecouter, observer et apprendre des autres. Considérer qu'il n'est pas le meilleur et que les autres ont bien des choses à lui apprendre. Dans la vie comme sur scène. La deuxième voie, elle, se trouve sur la scène. L'improvisateur se met en danger au moins une fois à chaque spectacle. Risquer le plantage, aborder une technique, une entrée de scène, un personnage jamais encore réalisé. Se surprendre soit même. On lira les conseils du docteur Pro ici et à cet effet!
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