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5 décembre 2007 3 05 /12 /décembre /2007 00:00
Le match d'impro de par sa structure particulièrement solide, par le nombre d'entrées en scène relativement réduite qu'il implique, par le jeu du score qui va parfois nous faire sacrifier la prise de risque à la perspective d'un point final incite moins à la mise en danger. Les pratiquants du match d'impro devront être donc plus particulièrement vigilants afin d'éviter ce syndrome. Pour atténuer cet effet, Robert Gravel proposait de se lancer des défis personnels à chaque match. Bonne pratique. Si le joueur n'a pas assez de peaux de banane sur la scène, qu'il s'en crée lui-même.
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30 novembre 2007 5 30 /11 /novembre /2007 00:00
Le maître d'hôtel donne les dernières instructions. Les garçons virevoltent et s'affairent avec des pas de biche dans les cliquetis des couverts. Dans l'arrière-salle, l'apprenti cible le foie gras et promeut les soupes de courge au rang de nouvelle cuisine. Le faux serveur fait office parfois de mouton égaré dans cette agitation. L'oeil aux aguets, décaler et amuser sans jamais indisposer, le faux serveur exécute sa partition. On trouvera de belles évocations du principe du faux serveur dans
Mademoiselle
avec Sandrine Bonnaire et Jacques Gamblin. Une autre plus poétique également dans le film Terminal de Spielberg. Tom Hanks reçoit à dîner une hôtesse de l'air, dans un endroit reculé de l'aéroport.
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25 novembre 2007 7 25 /11 /novembre /2007 00:00

Le développement logiciel s'inspire depuis plusieurs années des techniques d'improvisation. En 1999 paraissait un article intitulé : "Improvisation in Small Software Organizations". "Néanmoins pour la plupart des petites organisations dédiées au logiciel, la réalité quotidienne est non déterministe, multidimensionnelle et implique une négociation constante entre les groupes travaillant sur le logiciel. La plupart des grandes organisations en cas de turbulence se réfugient dans la routine alors que les petites explorent de plus en plus. Ainsi les bonnes pratiques ont tendance à enliser le système qui devient de moins en mois ouvert au changement. Dans le développement logiciel, il faudrait être capable d'apprendre de ses erreurs et transformer celles-ci en opportunités d'apprentissage." Rigueur et spontanéité conjuguées, les techniques modernes de développement logiciel sont en réaction face aux techniques classiques réputées lourdes, académiques et trop formelles. Elles se nomment méthodes agiles. Exemple : l'extrême programming, l'une des plus connues des méthodes agiles. Elle met l'accent sur les valeurs de courage, de travail en commun, de simplicité et promeut en permanence le feedback. La notion supplémentaire de "métaphore" est une manière de décalage qui facilite la communication entre membres de l'équipe pour décrire la complexité des applications. Courageux, le développeur agile n'hésitera pas à jeter son travail par la fenêtre s'il ne marche pas. Il travaillera le plus souvent avec un collègue et privilégiera l'échange avec ses pairs. Autre exemple récent : Erich Gamma après avoir développé Eclipse, un des "open-source" le plus populaire au monde pour les développeurs vient de concevoir Jazz, un outil permettant une collaboration et une transparence constante entre les équipes de développement logiciel. D'ailleurs sa prochaine conférence présentant cet outil inspiré et adapté des techniques agiles s'intitule sans surprise : "Developing Software like a band plays Jazz".

Autre Article : The Role of Improvisation in Off-the-Shelf Software Development of
Entrepreneurial Vendors

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20 novembre 2007 2 20 /11 /novembre /2007 00:00
Voici ce que Michaël Chekhov, neveu d'Anton Tchekhov écrivait en 1940 à propos de l'emploi de divers styles (ou catégories selon le vocabulaire du match d'impro): Force nous est de reconnaître qu'à notre époque excessivement fruste, l'acteur, a perdu toute sensibilité au style. D'ailleurs nous arrive t'il souvent de voir des acteurs en scène interpréter la tragédie, le drame, la comédie, le vaudeville dans le style particulier de chacun de ses genres dramatiques? Ou de prendre en compte la diversité de style de différents auteurs? Ou encore de prendre en considération les différents styles d'un même auteur? Non. Qu'il affecte l'individu ou une époque entière, le sens du style sourd des profondeurs les plus secrètes de la conscience humaine et ne peut se plaquer extérieurement sur des décors et des costumes de théâtre. Par nature, l'acteur s'inquiète de ce sens du style, comme c'est le cas pour toute nature artistique. Mais, à notre époque, il est difficile d'y parvenir sans une certaine stimulation, et l'acteur moderne doit passer par un certain nombre d'exercices lorsqu'il entreprend cette quête. Exercice 54: Il appartient maintenant au groupe de choisir un thème d'improvisation et de le traiter plusieurs fois de suite, en se pliant à différents styles, mais cette fois-ci en pensant à différents auteurs - comme s'il s'agissait d'une pièce de Shakespeare, Ibsen, Maeterlinck ou Molière, par exemple. Ou bien encore, pourquoi pas, d'un conte folklorique ou d'un canevas de commedia d'ell arte. Cet exercice exige un sens encore plus aiguisé du style que le précédent.
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15 novembre 2007 4 15 /11 /novembre /2007 00:00

Voici un extrait d'un l'article paru le 7 septembre 2004 dans le NYT. Kathleen Tierney, professeur de sociologie à l'université du Colorado, a travaillé sur l'ouragan Andrew, les émeutes de Los Angeles et une succession de tremblements de terre violents en Californie. Elle nous raconte la journée du 9/11 sous l'angle de l'improvisation... «Les catastrophes créent une interruption de la routine. Nous voyons ce que les sociologues appellent « convergence de masse. » Il y a un flux localisé de personnes, de ressources, de medias. Vous voyez la même chose pendant les tremblements de terre et les ouragans. Dans ce genre d'évènement, il y a un brouillage du rôle des professionnels et des citoyens ordinaires. Le volontariat devient intense. Spécifiquement, le 9/11, à l'intérieur des tours jumelles, les gens se sont aidés à sortir, ce qui explique que la plupart des personnes qui étaient sur les planchers au-dessous des points d'impact ont survécu. Dans les hôpitaux, les gens se sont portés volontaires pour donner leur sang. Une des premières choses remarquables à New York était la qualité des interactions entre les personnes, s'inquiétant et prévenant. J'ai également vu l'importance de l'événement dans les yeux des ouvriers délégués d’urgence. Vous voyez ceci dans tous les désastres, il y avait cette électricité douce entre eux. Une autre chose que nous avons immédiatement noté était qu'il y avait beaucoup d'improvisation. De nouveau, ceci se produit dans les ouragans, tremblements de terre, éruptions volcaniques. À New York, vous avez eu cet événement incroyablement complexe - quelque chose de l'ordre d'une catastrophe naturelle, mais également une scène criminelle. En même temps, le centre exécutif de la ville pour le World Trade Center avait été détruit dans l'attaque et la structure de commande avait été brisée. Les gens ont dû improviser. Et c’était une bonne chose. Une des choses classiques que vous voyez dans une crise est le processus de décentralisation de l’autorité aux niveaux les plus bas des échelons des organisations et cela se produit, en partie, parce qu'il y a beaucoup de décisions à prendre. En outre, la prise de décision pertinente doit être relative à ce qui se produit à un endroit donné. Le commandement centralisé est trop loin pour cela. Vous voyez généralement les personnes prendre la responsabilité elles-mêmes. Ainsi les désastres peuvent être une expérience de démocratisation. Si vous lisiez le rapport de la Commission de 9/11, dans les premières minutes après les attaques, un contrôleur de la navigation aérienne a demandé à tous les vols commerciaux de quitter le ciel de New-York. Maintenant, cette personne n'a pas attendu qu’on lui donne l’ordre pour cela. Elle s'est dit, « dans ces circonstances, ceci semble raisonnable. » C'est une prise de décision classique dans la crise. Ceci s'appelle « l'intelligence distributive». Quand quelqu'un dans un réseau a une bonne idée et le courage de se tenir prêt. Et une des forces de notre culture est qu'elle autorise des personnes en position de pivot à faire ces choix. Si nous détruisons cela, nous aurons détruit quelque chose d’extrêmement valable en termes d’adaptation à l'imprévisible. Aux dires d'Anne Applebaum dans le Washington post et John Tierney, quelques années plus tard, la catastrophe de Katrina n'a malheureusement pas retenu les leçons du 9/11 septembre. Le gouvernement sous l'égide de la FEMA a centralisé les prises de décisions et on ne compte plus les erreurs commises, les injonctions à respecter les procédures qui ont empêché nombre d'initiatives individuelles improvisées.

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5 novembre 2007 1 05 /11 /novembre /2007 00:00

Cela vient d'Allemagne. Loin du formalisme du séminaire d'entreprise. Cela s'appelle le powerpoint karaoke.. "Son principe: les candidats doivent improviser, durant cinq minutes, une présentation sur la base d'un document PowerPoint (logiciel de Microsoft utilisé pour les conférences) pêché au hasard sur internet. L'objectif: donner l'impression que l'on maîtrise son sujet tout en amusant l'auditoire."

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2 novembre 2007 5 02 /11 /novembre /2007 00:00
Je viens d'aller voir la pièce "L'acte inconnu" du genevois Valère Novarina (diffusé sur Arte le 11 juillet dernier) . Par sa densité, celle-ci demande de la concentration, mais le texte est magnifique et très drôle. J'interprète la pièce comme une digression poétique sur les conventions absurdes que les hommes érigent pour s'accrocher à la vie ou au pouvoir, pour se détourner de l'idée de la mort. "La mort est une machine automatique à attraper la vie." Ainsi, les acteurs déclament souvent sur le ton de la prière... "Je suis la parole portant une planche. Je porte mon corps hors d'ici puis de là vers ailleurs." La mise en scène met merveilleusement le texte en relief malgré l'apparente difficulté. "Tout vivant surpris à clopiner en état de marche devra désormais porter au dos sa date limite écrite en clair sur le couvercle." De plus les acteurs ont tout loisir de s'exprimer à travers leurs personnages. Cela aboutit à quelques splendides numéros. Exemple: le personnage de la machine à dire beaucoup prend parfois un ton très journal télévisé pour dire des loufoqueries comme celle-ci : "Un attentat sous X vient d'être commis dans la ville sainte de Provins afin de donner à Dieu un signal fort." Les personnages féminins des chantres, oracles énumérant les turpitudes des humains, dynamisent la pièce. "Les vieux Gépides, adeptes du schisme cloaque et adversaires acharnés de la foi Nennique, laquelle, dans sa version dodéclamunitaire, interdit toute absorption d'urticacées et de plantes tuberculaires, et remplace la tombée du soir par la présence du faux jour, déclare la nuit jour sombre et le matin rechute du noir." Raymond de la Matière harangue le public et lui donne doctement ses leçons: "Toi, qui a décidé d'éclairer ton garage toute la nuit pour que les rats admirent ta Mercedès- ton squelette sera semé sur des bretelles d'autoroutes sans issue!" Le clou apparaissant sur la fin avec quelque chose que nous pourrions dénommer : Improvisation Solo en charabia. Durée 5 minutes. Catégorie: à la manière de l'opéra. Le théâtre nous demande plus d'effort d'écoute que le cinéma, mais il nous le rend au centuple. Voir présentation ici.
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30 octobre 2007 2 30 /10 /octobre /2007 00:00
L'improvisation théâtrale nous entraîne parfois vers d'étranges défis qui nous font repousser nos limites. Nous avons improvisé avec Françoise Préfumo sur le Mahâbhârata. Le texte de Jean-Claude Carrière défilait en bande son pendant cinquante minutes. Nous l'avons évoqué silencieusement sans le connaître à l'avance. Force batailles et courses de char, guerriers vaincus et femmes en pleurs, nous avons tenté d'illustrer. Le pire, c'est que cela marche. Le public semblait ravi de découvrir cette histoire sous un jour original. Il pensait que nous connaissions le texte sur le bout des ongles. La deuxième tentative, l'après-midi a bien marché mais sans déclencher autant d'enthousiasme. Est-ce parce que cette fois nous connaissions un peu le texte? Mon meilleur souvenir, c'est la fin. Nous sommes face au public. J'ai un voile sur la tête. Françoise met doucement un bandeau. La femme du roi aveugle portera par amour un bandeau jusqu'à la fin de ses jours.
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25 octobre 2007 4 25 /10 /octobre /2007 00:00

Le onzième principe de l'impro est celui qui consiste à balancer par la fenêtre toutes les règles apprises de l'impro. Ce principe me paraît indispensable pour ne pas enfermer l'impro dans un carcan et éviter de se donner l'illusion qu'on puisse complètement la maîtriser. On peut analyser ainsi les principes de l'impro comme des règles de savoir-vivre qu'il convient d'oublier un peu une fois qu'on les connaît. Nous avons parfois en tant qu'improvisateurs et formateurs, la fâcheuse habitude d'instituer des remarques provisoires (destinées par exemple à faciliter la progression du débutant en lui balisant le terrain) en règles institutionnelles. Citons quelques règles dont nous pourrions discuter la mise à mal comme Keith Johnstone s'étonnait de la perpétuation de la règle consistant à ne pas poser de questions.

  • Ne jamais se mettre en colère
  • Ne jamais donner de nom à son partenaire
  • ne jamais jouer un rôle de femme lorsqu'on est un homme et inversement
  • Ne jamais aborder des sujets politiquement incorrects
Pour la mise à mal de ces règles, on pourra parcourir ce petit livre ci-dessous. lien: http://www.amazon.com/Improvising-Better-Guide-Working-Improviser/dp/0325009422
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20 octobre 2007 6 20 /10 /octobre /2007 14:03

<a href="http://www.comedie-francaise.fr/biographies/page_bio.php?id_chrono=458">Catherine Hiegel</a> récite ici <a href="http://www.improse.net/res//labaladedeChalclintlicuc.mp3">"la balade de Chalclintlicuc"</a>: un texte dont la fonction est de faire appel aux capacités d'articulation des éléves des cours de théâtre. Ce texte a servi à toute une génération d'acteurs des cours d'art dramatique en France.
<em>"De Pernanbouc au Potomac
L'antique Inca lègue aux métèques
Sa brocante et son bric-à-brac
En vrac avec que ses pastèques.
Mainte statue en stock d'Aztèques
Maints masques de caciques en stuc
Sculptés en stock pour Glyptothèque
Au temps du grand Chalclintlicuc

Lequel n'ayant fait qu'un micmac
Du sachem des cercopithèques
Sur mille écorces de sumac
Dénombra ses pinacothèques
Puis fit par septante archevêques
Translater en copte Habacuc
D'apres les palimpsestes tchèques
Au temps du grand Chalclintlicuc

Mais ce fut sous Manco Gapac
Qu'osques, kiosques  étrusques Equer
Suivis de menhirs de Karnak
Qui se repaissaient de beeftèques
Jettèrent chez les Yucatèques
L'immense aqueduc du trou d'Uk
Sur les monts Chiquisicathèques
Au temps du Grand Chalclintlicuc

    Envoi
Prince, Les anthropopithèques
N'ont rien bâti qui fut caduc
On conservait les hypothèques
Au temps du grand Chalclintlicuc"</em>

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