Se donner comme objectif de devenir le meilleur improvisateur du monde semble un objectif intéressant – nous sommes bien entendu au second degré –. Il met l’accent sur un but positif et encourageant pour l’improvisateur.
Néanmoins, il se heurte à un mur trop haut à franchir.
Je m’encouragerais ainsi : je veux être un ("bon") improvisateur. Devenir un improvisateur : un acteur courageux capable de se lancer à la première contrainte prononcée ou suggestion sans se demander si tous les filets sont tendus pour le rattraper, un comédien apte à s’adapter à toute difficulté dans la joie de jouer. Voilà qui est déjà fantastique !
Faut-il rajouter l’adjectif « bon » devant la dénomination improvisateur. Oui, à condition de savoir ce que l’on entend par là. Si derrière le mot "bon", on assigne des objectifs inatteignables et subjectifs, on peut tomber dans le même travers. Il vaut mieux partir le plus petit possible et laisser cette étiquette libre de son évolution et de son parcours d’improvisateur. Le « bon » pouvant passer de la simple participation à une improvisation jusqu’à celui de tenir une partition pendant de longues minutes.
L’idée est de se fixer des objectifs faciles afin de pouvoir les atteindre et de les répéter. Pourquoi ? Parce que, dans ce cas, le cerveau va se prendre au jeu et nous aider. Le corps ravi de cette nouvelle addiction va réclamer ce plaisir et nous entraîner dans un cercle vertueux.
On dit souvent : « se planter en impro nous fait apprendre. » « Improviser, c’est prendre des risques. » C’est vrai, mais pour pouvoir accepter le bide sans se brûler les ailes, il faut avoir un ego peu prononcé ou jouer fréquemment afin que le sensation s'efface rapidement pour passer à autre chose.
Se fixer des objectifs trop hauts « je veux être un grand improvisateur » peut nous entraîner à l’abandon et la déception dont il faudra du temps à nous remettre. Je préconiserais donc le plus petit objectif possible. Etre un improvisateur. Ce qui est déjà beaucoup, surtout avec la dimension suivante, bien modeste d'apparence : jouer et prendre du plaisir à improviser.
(Ce message n'est pas une critique du livre...)